Il y a plus de 30 ans, on voyait déjà poindre ce qui, aujourd’hui en 2050, est une réalité : nous pouvons tous faire fonctionner nos maisons sans recourir aux énergies fossiles. Toutefois, nous avons pendant longtemps accordé peu d’attention à un autre facteur tout aussi important : la construction elle-même.
Aujourd’hui, en 2050, quelques nouvelles constructions voient certes encore le jour, mais on réutilise beaucoup plus souvent la structure existante. Lisez vous-même ce qui a changé pour les architectes, les planificateurs et les ouvriers du bâtiment en 2050 :
Aujourd’hui, en 2050, l’architecture se conçoit comme une économie circulaire. Afin de pouvoir utiliser les éléments de construction le plus longtemps possible, on les relie entre eux de manière à pouvoir facilement les séparer par la suite. Lors d’une déconstruction, les poutres en acier, les panneaux de façade ou les radiateurs ne doivent pas être détruits, mais seulement démontés et stockés, jusqu’à ce qu’ils soient réutilisés dans un nouvel endroit, comme des Lego. En Suisse, il existe désormais de nombreux entrepôts contenant de tels éléments de construction. Grâce à un inventaire en ligne, les entreprises de construction peuvent acquérir les pièces souhaitées d’un simple clic.
Aujourd’hui encore, en 2050, il arrive que l’on construise de nouveaux bâtiments. Mais contrairement au passé, les architectes misent désormais sur des constructions plus simples. Celles-ci sont non seulement plus respectueuses du climat, mais aussi moins contraignantes et moins chères. Désormais, nous construisons par exemple exclusivement en plaine, afin d’éviter les excavations à grande échelle et les fondations en pente qui nécessitent beaucoup de matériel. On a également simplifié les structures porteuses : par exemple, on ne fait plus d’étages en saillie, car ceux-ci requièrent beaucoup de matériaux. Grâce à des mesures comme celles-ci, la Suisse a pu réduire davantage les dépenses énergétiques liées aux nouvelles constructions.
Entre 2021 et 2050, la population suisse est passée à plus de 10 millions d’habitants. Pour répondre à la demande croissante en logements tout en respectant le climat, la solution a été de « densifier ». Cela présentait plusieurs avantages : premièrement, les sites bien desservis en Suisse ont entraîné une diminution du trafic motorisé. Deuxièmement, la densification a donné naissance à des bâtiments compacts et respectueux du climat. Et troisièmement, cela a permis d’exploiter des synergies, par exemple en utilisant la chaleur résiduelle d’un supermarché pour chauffer le logement situé au-dessus.
Au lieu de démolir les anciens bâtiments, nous les rénovons davantage depuis les années 2020. Cela permet de préserver non seulement leur structure, mais aussi leur histoire, leur charme et l’ensemble du site.
Le mitage d’autrefois empoisonnait la vie des villages suisses. Grâce à un développement urbain tourné vers l’intérieur, certaines places de village ont aujourd’hui, en 2050, retrouvé une nouvelle vie.
Aujourd’hui, en 2050, le bois indigène est très apprécié comme matériau de construction. Non seulement il fixe le CO2, mais en plus, il n’a besoin d’être transporté que sur de courtes distances. La transformation en éléments de construction a souvent lieu dans la même région que celle où les arbres ont poussé. Ainsi, la valeur ajoutée reste sur place et les exploitants forestiers locaux obtiennent un meilleur prix que si le bois quittait la région sans avoir été transformé.
Grâce à une rénovation et à un assainissement minutieux, on parvient aujourd’hui à préserver la valeur des biens immobiliers bien plus longtemps qu’auparavant. Et même en fin de vie, les bâtiments ne sont pas considérés simplement comme des déchets sans valeur, mais comme des stocks lucratifs de matériaux et de matières premières.
En 2050, les lotissements disposent de bien plus d’espaces communs qu’il y a 30 ans. Cela a amélioré non seulement le taux d’occupation, et donc le bilan climatique par mètre carré, mais aussi la qualité de vie. Qu’il s’agisse d’une fête de quartier, d’un coup de main pour du baby-sitting ou d’un échange entre jeunes et personnes âgées, aujourd’hui, on vit le voisinage de manière plus réfléchie.
Pour mettre fin à l’ère des énergies fossiles, l’Association suisse pour la protection du climat a lancé l’initiative pour les glaciers. En automne 2022, cette initiative a été retirée au profit d’une loi (contre-projet indirect). Les électeurs et électrices devraient se prononcer à ce sujet en juin 2023. Abonnez-vous à notre newsletter pour être tenu au courant.
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